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Journée de la solidarité, journée de l'Europe, journée de la femme... Il existe aujourd'hui une multitude de journées en l'honneur de thèmes divers et variés. Saviez-vous qu'il existe même une journée de l'orgasme ? Mais qui aurait pu s'attendre à... une journée sans internet ? Après l'Irak l'année dernière, c'est au tour de l'Ethiopie de couper la connexion internet dans tout le pays. La raison ? Contrer la fraude aux examens des lycéens.
Une journée sans internet pour contrer la fraude lycéenne
L'an dernier, le gouvernement éthiopien n'avait pas réussi a stopper la diffusion illégale des sujets d'examens de lycées avant la date des tests. Une faille qui avait alors créé une vaste polémique : les autorités avaient donc dû annuler les épreuves, faire refaire les questionnaires et redéfinir la date des examens.
Cette année, afin d'éviter que le problème ne se reproduise, le gouvernement, à l'image de l'Irak l'an dernier, a carrément décidé de couper la connexion internet dans tous le pays afin d'éviter les fuites. Une solution plutôt radicale, qui a fait de nombreux mécontents.
Un danger pour l'activité économique du pays
Ainsi, pendant la période des examens, du 31 mai et au 8 juin, internet sera inaccessible dans le pays. Cette mesure très brutale sera, certes, très efficace face au problème de fraude lors des tests des lycéens, mais risque également d'affecter de nombreuses personnes d'une façon très négative.
En effet, parmi les 100 millions d'habitants du pays, nombreux sont ceux qui nécessitent un accès constant au web afin de poursuivre leurs activités commerciales. Cette décision risque donc d'affecter grandement le système économique du pays. Beaucoup critiquent d'ailleurs le gouvernement de justifier ce qu'ils considèrent comme des entraves aux libertés fondamentales par des raisons de sécurité nationales.
Une majorité de la population non concernée
Il est vrai que les étudiants tireront un grand bénéfice de cette mesure - même s'il n'en sont pas encore conscients - : pas d'internet signifie moins de distraction et une meilleure concentration sur leurs études. Mais ce que le gouvernement semble avoir oublié, c'est que seulement deux millions de personnes sont concernées par ces épreuves et que tout le reste en souffrira.
Rappelons que ce n'est pas la première fois que le gouvernement éthiopien s'autorise à bloquer l'accès à l'internet dans le pays, paralysant notamment les ambassades et une partie des institutions locales. En réponses à ces manifestations politiques en 2015 et 2016, il avait alors procédé à l’arrestation de bloggeurs qui lui étaient opposés, un acte vivement critiqué par Amnesty International qui le considérait comme une atteinte à liberté d’expression et aux libres échanges d’informations. Jusqu'où cela-va-t-il aller ? Pas jusqu'à nos frontières, du moins c'est ce que nous espérons.